A l’occasion de notre périple en Belgique pour répondre à l’invitation d’itw de Zach Swagga et Bruce Blanchard pour la Radio Arabel, nous avons eu l’opportunité de découvrir un endroit atypique : le café Congo.
Cet ancien espace industriel a été reconverti en espace culturel indépendant de 500m2.
Géré par la journaliste activiste belgo-congolaise GIA Abrassart nous avons pu découvrir un café unique, se composant d’un atelier, d’une salle d’archives d’une galerie d art mais aussi d un skate park et d un terrain de basket à l exterieur.
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Généralement se tiennent des événements: soirées , rencontres créatives , concerts et expositions. L’accent est surtout mis sur les rencontres.
Le café Congo à vocation entre autres à raconter l’histoire congolaise trop souvent reniée par rapport au passé colonialiste de la Belgique.
Dès notre arrivée, nous longeons un couloir rempli de photos d’époque, d’articles de journaux. Nous accedons à une librairie comportant plus de 400 ouvrages: revues livres d’art, essais d’écrivains africains et afro-américains. Dans une autre pièce, toute une pléiade de disques ( Franco et l orchestre Ok Jazz, Seigneur Ley Rochereau, Fela Kuti, Papa Wemba et la vie et belle….) ainsi que les mémoires digitales de feu François Kasongo Mulenda, grand journaliste congolais.
A noter que café Congo a reçu le 3 octobre 2020 le prix Bruckmer décerné pour valorisation culturelle de la diaspora.
Ce qui nous a surpris, c’est que ce lieu n’est pas subventionné par l’Etat : Gia Abrassart et les artistes tiennent à garder leur autonomie.
La vente de gingembre Ginger G, de café, des œuvres exposées et ponctuellement de qq apports financiers extérieurs permettent de pourvoir aux différentes dépenses.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer la galeriste et activiste depuis 15 ans :Anne Wetsi Mpoma qui est en charge de la Wetsi Art Gallery.
A l’entrée de la galerie trône une statue de Patrice Lumumba tenant dans ses mains le discours prononcé devant le roi Baudoin le 30 juin 1960 lors de la cérémonie d indépendance du Congo.
Au cours de notre entretien avec Anne Wetsi Mpoma, nous avons eu l’occasion d’aborder le sujet du passé colonial de la Belgique et de la manière dont l’histoire était transmise.
Elle nous a relaté , par le biais d un exemple personnel, le fait que la jeunesse congolaise se posait des questions sur son histoire mais que cela restait souvent tabou dans les familles.
Elle nous a aussi donné l’exemple d’une personne visitant le café Congo et qui, sur une photo d archive, avait eu la réflexion que son grand-père aurait pu être dessus.
Tout cela conforte donc les intervenants de la nécessité d’un tel endroit
car il permet de renouer le dialogue entre les générations et d’en apprendre plus sur notre passé, ce qui nous permet d’appréhender mieux le présent et le futur.
Se situant près de la gare du Midi, le café Congo a pour mission l’échange,le brassage, le partage d’opportunité entre les artistes et la transmission.
Comme l’a dit Gia Abrassart lors de notre rencontre à la radio » notre force c’est notre énergie, notre créativité et pas l’argent »
« Rendons au Congo sa flamboyance »
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