Mon lien au Kongo n’a rien à voir avec le sang. Je ne parle pas non plus ni Lingala ni Swahili ni Kikongo ni aucune langue locale, et je n’y ai même jamais mis un pied, que ce soit à Kinshasa, à Brazzaville ou à Luanda. Mais ce que je sais, c’est que j’éprouve un sentiment inexplicable à son égard. Moi qui suis né en France, originaire de Guinée, de Tunisie et du Portugal, j’ai adopté la RDC comme 4ème patrie, celle du cœur. Allez savoir, c’est peut-être mon côté sapeur ?
Je ne suis pas non plus danseur professionnel. Mais sachez quand même que Koffi et Fally tout comme Papa Wemba ou Madilu System n’ont plus de secret pour moi. On dit que le Congo se raconte par sa musique, ce n’est pas pour rien.
Je suis Monsieur Soly, un panafricain.
Pour citer un Congolais qui se déplace plus souvent en faisant le poirier qu’en marchant : « C’est dans ses ressources humaines qu’un pays trouve ses plus belles richesses ». Imaginez alors la richesse des Congolais, connaissant la valeur des matériaux qui composent le téléphone que vous tenez dans votre main.
Mon aventure avec Projet Kongo a débuté le 22 août 2020. J’étais tombé par hasard sur une story Instagram annonçant son premier Meet-Up, afin de présenter le projet et ses membres. C’est en regardant la vidéo d’introduction faite par Junior, que j’ai cité plus haut, que je me suis décidé à venir. Développer l’art pour lutter contre la précarité tout en favorisant la reconnexion de la diaspora avec ses origines. Une double mission fondamentale à mes yeux.
Une fois sur place, j’ai entièrement adhéré au projet. La justesse dans l’approche qu’ils avaient du terrain, la volonté de bien faire, et surtout le lien qu’ils avaient réussi à créer avant même de commencer. C’était impressionnant ! On était assis sur la pelouse de La Villette et je me souviens encore des rires des trois jeunes sœurs au Pays-Bas et de la joie de vivre de Faraja qui se ressentait depuis Goma.
2 mois plus tard j’étais encore plus impressionné mais cette fois pour d’autres raison. Projet Kongo organisait son premier Workshop et j’ai participé à son organisation. Mais surtout j’ai pu voir en action les talents qui composent l’État-Major : Entre le parquet que Junior réussissait à faire trembler alors qu’il n’était qu’une image sur un vidéoprojecteur, la transpiration que Moise a arraché aux participants, la robotisation des corps dont Blondy a le secret ou encore le clubbing que Yugson nous a offert, je pense que je vais garder le souvenir de cette journée encore longtemps et les participants aussi. D’ailleurs j’ai été marqué par le fait que même s’ils étaient venus pour perfectionner leurs mouvements leurs visages s’illuminaient dès qu’on leur expliqué à quoi l’argent récolté été dédié. La photo de fin en atteste. Ils brandissent le drapeau avec presque plus de vigueur que nous.
Sans oublier la compagnie de Nessoo à l’accueil, l’humour de Jo, la classe de la présidente, et le dévouement de Mosenzi qui comme moi aidait bénévolement.
Autant de joie, de rire et de discussions que l’on a partagé ensemble.
On en est qu’au début mais regarde Junior tu avais raison : la Diaspora se connecte d’ores et déjà pour le Congo.
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